Cet article est parti du constat suivant.En Afrique, il y a des zones économiques variées comme l’Afrique du Nord, l’Afrique de l’ouest, l’Afrique centrale et l’Afrique de l’est, l’Afrique du Sud est quant à elle spécifique.
Voici quelques données de la banque mondiale sur 3 pays illustrant cela :
PIB en milliards de dollars
Revenu national brut par habitant en milliers de dollars
Malgré ses disparités , ils ont en commun leur remarquable potentiel de croissance
Le Sénégal ne fait pas partie (pour l’instant) des pays les plus avancés en Afrique mais la croissance est là , année après année , en témoigne ce parallèle avec la France qui ferait tout pour obtenir ce type de résultat :
Pourcentage de croissance du PIB
Le constat est là , la croissance est au rendez-vous , la question se pose est comment l’accompagner et surtout la dynamiser ?
Je me propose ici de présenter comment la technologie (en l’occurrence ici le cloud) peut constituer un accélérateur de croissance.
Qu’est-ce que le cloud ?
c’est littéralement « le nuage » en l’anglais , cela désigne une infrastructure technique qui permet de proposer des solutions de services numériques à la demande que cela soit :
- du logiciel , on parle de Software As Service ( SAAS)
par exemple les ERP ( Enterprise Resource Planification) , il s’agit d’un progiciel intégré permettant de gérer l’ensemble des activités de l’entreprise : la comptabilité générale,la comptabilité client et fournisseur,la logistique…
- d’une plateforme de développement , on parle Platform As A Service (PAAS)
par exemple pour développer des applications et autres services, pour échanger des données entre des applications hébérgées sur le cloud et/ou entre une application hébergé sur le cloud et l’autre sur site (on premise)
- d’une infrastructure , on parle d’Infrastruce As A Service (IAAS)
par exemple des serveurs de stockage dont l’administration et la maintenance ne revient pas au client mais à l’hébergeur.
Avant le cloud, le paradigme est qu’une entreprise achète une solution informatique comme par exemple un logiciel de gestion de ses factures client et elle doit en contrepartie payer une licence par machine utilisatrice.Le coût est donc fixe quelque soit l’utilisation qui en est faite.
De plus l’éditeur du logiciel peut faire évoluer la version de sa solution .Les coûts d’intégration de cette nouvelle version sont alors assumés par l’entreprise cliente, on parle dans ce cas de migration technique qui engendre des coûts faramineux pour un bénéfice métier très limité voir inexistant.
A l’inverse la technologie cloud vient casser ce paradigme.En effet dans ce système , l’entreprise cliente ne paie que pour son utilisation d’une part et d’autre part les changements de version sont assuré par l’éditeur de façon transparente pour le client.L’intégration,la maintenance,la mise à jour est assuré par l’éditeur , le client ne prenant en charge que le paramétrage de son application.Bien sûr rien n’empêche le client à faire appel à des spécialistes du cloud pour le paramétrage et la réalisation des interfaces entre les différents systèmes d’information.
Cela permet de monter un système d’information performant avec très peu voire aucune connaissances techniques en infrastructure systèmes, en base de données …
quelques modèles de paiement en fonction du type de service cloud
exemple pour le SAAS
pour l’ERP par exemple , la facturation se fait par nombre d’utilisateurs, pour une application de gestion de note frais ,en revanche la facturation peut s’effectuer par le nombre de note de frais générés …
exemple pour le PAAS
pour la plateforme qui gère des interfaces entre plusieurs systèmes d’informations , la facturation se fait par le nombre de connexions actives , chaque connexion identifiant un système d’information en particulier, par exemple une application cloud qui gère les notes de frais et une autre application sur site qui gère la comptabilité fournisseur pour le règlement de ces mêmes notes de frais.
exemple pour le IAAS
la facturation se fait par la quantité de mémoire utilisée.
D’accord on voit à peu près ce qu’est le cloud …Mais quel est le rapport avec la croissance ?
Tout d’abord , revenons à la définition du PIB selon la banque mondiale :
« Le PIB au prix des acheteurs est la somme de la valeur ajoutée brute de tous les producteurs résidents d’une économie plus toutes taxes sur les produits et moins les subventions non incluses dans la valeur des produits »
Prenons le cas du Sénégal où près de neuf entrepreneurs sur dix sont dans le secteur informel, on se rend bien compte que c’est autant de ressources qui échappent au trésor public.Nous avons tout intérêt à les faire revenir dans le giron de l’Etat pour participer à la création de richesse par plusieurs initiatives.
- Mettre sur pied un cloud public étatique , étendard de la souveraineté dans la gouvernance des données.
- Chaque acteur du secteur informel est encouragé fiscalement à se déclarer en tant qu’auto-entrepreneur via un site internet ou une application mobile dédiée.
- Les données sont bien entendu hébergé sur le cloud public et analysées pour accompagner ces auto-entrepreneurs.
- La mise en place d’une cellule départementale d’accompagnement des auto-entrepreneurs sur le plan juridique,fiscal et logistique.
- En retour chaque auto-entrepreneur aura accès à l’annuaire des entrepreneurs qui pourra lui faciliter les recherches de fournisseurs et de partenaires d’affaires ainsi que d’autres avantages.
- Laisser libre cours aux spécialistes du cloud pour proposer des services innovants accessible 24h sur 24 et multi-support( ordinateur,tablette,mobile,télé…) qui sont en interaction avec ce cloud public étatique de manière à aller dans le sens de la stratégie numérique de l’Etat.
Ces interactions peuvent être schématisées comme suit :
Nous comprenons bien qu’une entreprise qu’elle soit du secteur informel ou formel a les mêmes problématiques : identifier les clients , les fournisseurs , vendre ou proposer des services , se faire de la publicité…Les technologies cloud sont vraiment adaptées pour interagir avec un monde qui change grâce à la rapidité et la flexibilité de sa mise en oeuvre.
Nous avons besoin de mettre sur pied un système inclusif qui englobent toutes les parties prenantes pour constituer un cercle vertueux de croissance.
Liens utiles
http://donnees.banquemondiale.org/
Le cloud computing de François Rivard : https://books.google.fr/books?id=0ZD1ib4JsaoC
Perspectives économiques en Afrique 2014 ,Les chaînes de valeur mondiales et l’industrialisation de l’Afrique : https://books.google.fr/books?id=-i7jAwAAQBAJ